LE MANIFESTE PROGRESSISTE POUR LA DÉFENSE DE LA LANGUE FRANÇAISE
Avec le plein soutien de l'association CO.U.R.R.I.E.L présidée par nos amis Léon Landini et Georges Gastaud, le Haut Conseil International de la langue française et de la Francophonie (HCILFF) présidé par Albert Salon, président d'honneur d'Avenir de la Langue française, saisit la Cour de Justice de l'UE à propos de la tentative des autorités européennes d'officialiser de facto l'anglais comme seule langue de travail des institutions européennes (cf le Communiqué ci-dessous). Le président de la République qui, pour le moment, "fait le mort" sur cette question en ignorant les courriers qui lui sont adressé serait suspect de FORFAITURE, s'il laissait les choses aller leur cours sans défendre HAUT ET FORT notre langue, portée en référence dans l'article II de la Constitution, et, avec elle, la diversité des langues d'Europe.
Le Collectif est une association loi de 1901, fondée par Messieurs Georges Hage, ancien député communiste et ancien doyen de l'Assemblée Nationale, et Léon Landini, ancien officier Franc-Tireur Partisan de la Main-d'Oeuvre Immigrée (FTP-MOI).
La présidence exécutive est confiée à M. Georges Gastaud, philosophe et auteur de la Lettre ouverte aux "bons français" qui assassinent la France.
Le Collectif a vocation à rassembler et coordonner les personnes se retrouvant dans le constat et l'analyse portés par le Manifeste Progressiste pour la défense de la langue française.
Si le Manifeste définit entièrement l'esprit et l'objet de l'association, les statuts en posent l'architecture.
Cette dernière sera néanmoins amenée à évoluer, sous l'impulsion des assemblées générales périodiques.
Nous invitons les visiteurs intéressés par notre lutte à prendre connaissance de ces dispositions très classiques pour une jeune association.
Par le bureau de l'association CO.U.R.R.I.E.L. (Georges Gastaud, Matthieu Varnier, Bernard Guillaumin, Stéphane Ligozat, Damien Parrot, Aurélien Djament)
Depuis des décennies, et de manière encore plus agressive sous les quinquennats euro-atlantistes et américano-formatés de Sarkozy, Hollande et Macron, nos élites oligarchiques sacrifient délibérément le français, pourtant "langue de la République" au titre de la Constitution, au tout-globish cher aux tenants du Grand Marché euro-atlantique en marche: cette politique linguistique délétère, qu'il est archi-superficiel de réduire à la "mode" et au "snobisme", affecte tous les domaines: enseignes et pubs, "com" interne et externe des entreprises du CAC 40, industries culturelles, et plus gravement encore, l'école, l'Université, la recherche et les lycées (où des matières autres que les langues sont enseignées en anglais par des Français s'adressant à d'autres Français!), sans oublier nombre de collectivités territoriales publiques théoriquement soumises à la loi Toubon.
Depuis des années, CO.U.R.R.I.E.L. sonne le tocsin contre ce linguicide du français, que ce soit sous son propre intitulé ou en partenariat avec d'autres associations comme ALF, mais notre association se heurte à l'hostilité inavouable des autorités "françaises", aux agissements cyniquement anglo-formatants de l'UE; sans oublier l' "omertà" des grands médias plus acharnés les uns que les autres à censurer ou à railler la défense de ce qui est pourtant l'outil premier de tout journaliste francophone qui se respecte : la langue française. Si bien qu'à l'usure, d'autres que les infatigables résistants sociaux, civiques et linguistiques qui font vivre CO.U.R.R.I.E.L. pourraient être tentés de baisser les bras devant cette pseudo-évidence politique: l'arrachage "fatal" des langues nationales d'Europe et de la diversité linguistique mondiale au profit du tout-globish dont "les marchés", l'UE, les tenants du CETA et autre TAFTA, bref, tous ceux qui rêvent d'un grand marché mondial des marchandises, des services, et surtout, de la force de travail, entendent bien faire le vecteur "culturel" de leurs prédations contre les acquis sociaux tant la diversité linguistique et culturelle mondiale fait figure de "boulet" auprès des chasseurs de moins-disant social mondial...
Loin de nous l'idée de minimiser les risques de succès de cette entreprise culturelle globalitaire qui, en arasant la diversité des langues, installerait aux échelles continentale et mondiale une novlangue unique ajustée aux besoins du grand capital, dénuée d'arrière-plan historico-culturel, et vectrice d'économie, de sous-culture et de (non-) pensée uniques : l'entreprise d'arrachage et de substitution linguistique est au contraire poursuivie avec d'autant plus d'acharnement que, l'Angleterre ayant répudié l'UE, les eurocrates - Mme Ursula von der Leyen en tête - n'ont d'autre solution que d'accélérer cyniquement le basculement au tout-anglais des institutions de l'UE, commission de Bruxelles et Parquet européen en tête.
Tant pis s'il faut pour cela violer les Traités européens qui font obligation à l'Union de "respecter la personnalité" des Etats-membres: une "personnalité" dont la langue est évidemment l'élément central... Mais que seraient la France sans le français, l'Allemagne sans l'allemand, l'Italie sans l'italien, le Portugal sans le portugais, sinon des "couteaux sans manche dont on a jeté la lame" ? Pourtant, l'eurocratie bruxelloise se donne de moins en moins la peine de publier ses textes dans une autre langue que l'anglais, ignorant la juste remarque d'Umberto Eco :
C'est d'autant plus ringard qu'à notre époque, outre les services des traducteurs professionnels, ces irremplaçables passeurs de culture, les peuples et les individus disposent de moyens technologiques sans précédent pour échanger sans renoncer à la diversité des langues!
Pourtant, de multiples petits signes montrent que "le vent tourne" ou que, pour rester accessible aux anglomanes, "the tide is turning" sur le plan linguistique. L'idée eurocratique barbare, en plein "Brexit", d'imposer l'anglais comme langue institutionnelle unique de l'UE est si grossièrement antidémocratique, si lourdement "invendable" auprès des peuples - y compris auprès des Irlandais et des Maltais qui parlent quotidiennement anglais mais qui n'en restent pas moins fièrement attachés au gaélique et au maltais - que de fortes hésitations se manifestent désormais jusque dans les pires gouvernements maastrichtiens. En France par exemple, le ministre délégué aux affaires européennes s'indigne - ou feint de s'indigner... - du fonctionnement mono-linguistique des eurocrates de Bruxelles et rappelle que la diversité linguistique est essentielle à l'Europe: qu'il s'agisse là d'un leurre idéologique visant à rassurer à bon compte les Français attachés à leur langue, cela fait peu de doute: mais, comme le disait La Rochefoucauld, l'hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu et le fait que le régime Macron, d'ordinaire si arrogamment anglomane, fasse mine de regimber, montre bien que le basculement au tout-anglais en plein Brexit "ne passe" pas auprès des peuples.
Par ailleurs, il est fort sympathique que les téléspectateurs français - enfin invités à choisir la chanson censée les représenter à l'Eurovision - soit une chanson entièrement écrite en français et intitulée, tout simplement "Voilà!" (nous souhaitons bonne chance à la jeune Barbara qui portera en français nos couleurs) après une série impressionnante de chanteurs-pitres humiliant notre pays en chantant en anglais sans pour autant quitter le bas du classement! Dans Marianne, les prises de position en faveur de notre langue se multiplient. "République souveraine" invite COURRIEL à présenter ses analyses. Une entrevue avec les militants de CO.U.R.R.I.E.L. est prévue sur "Initiative communiste", le journal du PRCF. Deux livres récents - de manière certes trop modérée à nos yeux, mais ne faisons pas la fine bouche... - mettent en cause le tout-anglais et sont relayés sur France Culture. Quant à M. Toubon, constatant sans doute que sa loi est contournée par les autorités françaises chargées de la faire appliquer, il annonce son ralliement au Haut Conseil de la langue française (cf ci-dessous)...
Mais tout cela ne serait rien si nous, militants de la langue française et de la Francophonie, ne sentions pas que nos appels à l'action sont mieux entendus. Des milliers d'autocollants proclamant "Black Friday = vendredi noir pour la langue française" ont ainsi fleuri en novembre pour dénoncer les collabos de la pub et du fric qui massacrent notre langue. Après quelques années de silence, le site du CO.U.R.R.I.E.L. a redémarré et a désormais une activité soutenue. Sur proposition de G. Gastaud et sous la haute autorité de M. Albert Salon, président d'honneur d'ALF et ancien ambassadeur, les associations de défense du français ont mis en place - sinon le Conseil National de la Résistance Francophone lié aux luttes sociales dont rêvait CO.U.R.R.I.E.L. - du moins un Haut Conseil de la Langue Française qui s'enrichit régulièrement de signatures prestigieuses. Une plainte pour inaction juridique, dont l'idée initiale émane de notre association, est également envisagée pour poursuivre en justice l'Etat français qui néglige tout à la fois de faire respecter la constitution et la loi de 1994 faisant du français "la langue du travail, de l'enseignement, des services publics et des échanges". Et chaque fois que vous, lectrice ou lecteur de ce texte, proposez à votre interlocuteur de dire "courriel" et non "mail", "oui" et non "yes", "d'accord" et non "OK", de parler de "technologie française" et non de "french tech", de "semaine de la mode" et non de "Fashion Week", vous forcez l'interlocuteur à réfléchir avant de parler; et du même coup, vous l'inscrivez dans une posture de résistance, de questionnement et d'esprit critique.
Alors n'attendez pas pour rejoindre CO.U.R.R.I.E.L. et pour aider ses militants qui ont tant à faire : les seuls combats perdus d'avance ne sont jamais que ceux que l'on trahit par lâcheté, par inconscience ou par fatalisme veule. Le tout-globish est devenu l'idiome ringard de la passivité, du snobisme vieillot et de la servitude volontaire. En France et dans tous les pays francophones d'Europe, d'Afrique, d'Amérique et d'Asie, faisons en sorte que le français redevienne ce qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être, la langue frondeuse des lumières, des révolutions populaires et de l'esprit de résistance.
En plein Brexit, les eurocrates pressent le pas pour officialiser l'anglais comme langue unique des institutions européennes. Alors que le français et les autres langues nationales d'Europe sont déjà gravement mis à mal par les tenants du tout-globish, cette officialisation de l'anglais, qui aboutirait rapidement à la co-officialité de l'anglais dans chaque pays européen (à l'image de ce qui s'est fait en Irlande avec les conséquences qu'on sait) serait un coup potentiellement mortel pour la diversité linguistique européenne et mondiale.
J'ai donc proposé le texte de pétition ci-joint qui a été retravaillé par des militants d'autres associations linguistiques et qui est donc un texte de compromis impossible, en l'état, à retoucher. Il sera soutenu par le HAut Conseil à la langue française qu'anime l'ambassadeur Albert Salon.
Malgré certains aspects du texte actuel qui ne m'agréent guère (je publie présentement sur d'autres médias un texte appelant à SORTIR de l'UE pour sauver le français et les autres langues nationales), je vous appelle à signer ce texte que je porte en tant que militant associatif de la cause francophone.
Faites-le SVP le temps presse.
G. Gastaud
L'Union européenne respecte de moins en moins la « personnalité » culturelle et linguistique de chacun de ses membres. À cet égard, la langue nationale forme évidemment l’élément central de la « personnalité » de chaque pays. Cela est encore plus clair pour la France dont la Constitution dispose que « la langue de la République est le français ».
Or, au fil des années, l'anglais ou le « globish » est devenu l’instrument dominant des institutions européennes. Commission de Bruxelles et Parquet européen en particulier, privilégient illégalement l'anglais dans leur communication, de façon totalement contraire à l’esprit des traités.
Une telle évolution de l'UE présente pour les langues d'Europe un grand danger. De mener à moyen, voire à court terme, à la « co-officialité » de l'anglais dans chaque pays européen. De donner libre cours partout, y compris en France, aux fortes pressions tendant à remplacer la langue nationale en trop de domaines : affaires, entreprises, publicité, mais aussi, université, recherche, cinéma, etc.
Cette marche subreptice, inavouable, à l'euro-officialisation du tout-anglais est d'autant plus scandaleuse que la Grande-Bretagne a quitté l'Union et que la population de langue maternelle anglaise (l’anglais en Irlande et à Malte n’étant que 2ème langue officielle) ne représente plus que 1% de la population de l’Union. Elle tend à effacer la diversité linguistique et culturelle dont l’Union s'est toujours officiellement réclamée. Elle nuit autant à la culture française, européenne, mondiale, que la destruction de la biodiversité nuit au monde naturel. En réalité, comme disait l'écrivain italien Umberto Eco, « la langue de l'Europe, c'est la traduction » alors que le tout-globish sert avant tout l’empire et ceux que Michel Serres appelait les « collabos de la pub et du fric ».
C'est pourquoi, Monsieur le Président ; nous vous demandons instamment de ne pas attendre la prochaine présidence française de l'UE pour porter un coup d'arrêt solennel à la dérive linguistique uniformisatrice de l'UE, particulièrement de la Commission. Celle-ci s’emploie en effet, à marche forcée, depuis la confirmation du Brexit au début de 2020, au mépris de la charte européenne de 1958, à promouvoir l’anglo-américain comme « langue commune » pour ancrer un fait accompli. Ces institutions doivent respecter l’égalité entre les langues officielles, favoriser la diversité linguistique, en finir avec le glissement vers la langue unique, facteur, selon C. Hagège, d'uniformisation des pensées et des politiques.
En France même, Monsieur le Président, nous vous demandons de confirmer clairement, par des actes forts, votre engagement écrit de candidat en 2017 afin que l'anglais cesse d'être substitué au français, pour qu'enfin la Constitution soit respectée, et la loi Toubon soit renforcée, en faveur surtout d’une réelle diversité linguistique dans l’enseignement, de la maternelle à l’enseignement supérieur.
C'est urgent pour que notre langue, qui forme aussi le socle de la Francophonie internationale, redevienne chez nous ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être face à la domination mondiale de l'anglais : la langue du travail, des échanges, de la culture et de l'université, en un mot, le premier service public de France.
Georges Gastaud, philosophe, président de l'Association CO.U.R.R.I.E.L.